samedi 16 mars 2013

Mon séjour à l'ile Maurice pour "NOTRE combat", pour mon conjoint victime du subutex gravement malade

Témoignage de Marie-Ange Bourin, conjointe de Tomas Pedraza,le 16 Mars 2013.
 
Arrêté le 29 juin 2011 à l'aéroport de l'ile Maurice pour possession de subutex, j ai appris son incarcération 3 semaines après par l'Ambassade de  France basée à Maurice.
J'ai tout tenté durant  pratiquement 20 mois, des déplacements à Maurice, mais ne connaissant  personne et ni vers qui me tourner, nous (mon conjoint et moi) avons pris un avocat de l'ile Maurice, j'ai cherché partout des renseignements, j'ai écrit à diverses personnalités et autorités en France, je n'ai eu aucune réponse de qui que ce soit. 


Je me suis mise à chercher sur le net, et je suis tombée sur une page facebook "victimes du subutex à Maurice" c'est de là que j'ai pris conscience que plusieurs français étaient eux aussi incarcérés pour la même affaire que mon conjoint, je me suis inscrite sur cette page, au début je ne faisais que lire ce qui s'y passait.  
Je n'osais pas parler de mon cas, puis, un jour je me suis décidée, étant perdue, ne sachant plus quoi  faire j'ai franchis le cap de parler de l'affaire de mon conjoint.  
De fil en aiguille, on m'a mise en relation avec des personnes du collectif. J'y ai rencontré des personnes aimables, qui comprenaient ma situation et qui m'ont aidé du mieux qu'ils le pouvaient.  
 
L'avocat  de mon conjoint m'annonça que son procès devrait débuter courant mars 2013, je décidais donc de me rendre sur place pour y assister et soutenir  mon conjoint. Arrivée un mercredi soir, le cœur serré avec énormément de peine, je rendais visite à mon conjoint dès le jeudi matin. Je rencontrais Monsieur Joël Toussaint avec qui j'avais parlé via le collectif "victimes du subutex à Maurice" qui lui, rendait visite à Aurore, une jeune fille victime elle  aussi du subutex, piégée par son ex petit ami mauricien. Joël est un homme d'une grande bonté, qui fait son maximum pour aider les détenus étrangers, il donne tout son temps, des journées et des nuits à travailler pour l' association A.I.D.E  (dont il est président) qu'il a créée avec Madame Emmanuelle Fayolle (vice présidente). Ils  se  déplacent par leur propres moyens, rédigeant des courriers pour les  autorités mauriciennes, se rendent en cour et rendent visite chaque jeudi à Aurore, tout cela bénévolement sans recevoir aucun fonds, ils font cela parce que ça les touche énormément et que ça leur tient à cœur.   
 
J'ai donc dans un premier temps rencontré Joël qui a commencé les démarches en faveur de mon conjoint atteint du cancer du larynx en phase terminal et séropositif, dès le lendemain de mon arrivée. Je me sentais moins seule, soutenue, aidée et utile, nous en avons fait de la marche. {J'y ai même appris de l'histoire (rire)}. Je commençais à voir qu'enfin les chose bougeaient, j'ai senti un poids s'enlever de mon cœur, il se desserrait et ma peine diminuait.   Avec Joël, nous avons rédigé des courriers, que nous avons déposé auprès des Autorités Mauriciennes. Nous avons la veille du procès, déposé un courrier au DPP directeur des poursuites judiciaires, pour demander l'annulation de la charge "trafiquant" de mon conjoint. J'ai reçu un appel d'Emmanuelle, me disant qu'elle serait présente avec Joel au procès de Tomas, il y avait aussi l'affaire d'Aurore le même jour au même tribunal mais pas la même Cour.  
Arriva  le jour du procès, 1er mars 2013, j'étais anxieuse, j'appréhendais,  mais ce jour là, j'y ai rencontré Emmanuelle, que je ne connaissais pas, je l'avais eu la veille au téléphone. Emmanuelle arriva avec Joël, elle ma accueilli au tribunal avec un sourire et des jolis yeux bleus  pétillants, cela  m'a réconforté et touché, je n'était plus seule. 
 
Le procès débuta. Un événement qui m'a énormément touché a été lorsque le juge a annoncé l'annulation de la charge "trafiquant". Les démarches de Joël on porté leur fruit. Une partie du combat était gagnée, j'ai une énorme reconnaissance envers Joël. C'est à ce moment précis que j'ai compris qu'au final aucune démarche ne  servait en France, tout cela coute de l'argent et de l'énergie, dépensés pour rien. Le lancement de pétitions sur le net ne sert à rien, prendre un avocat en France ne sert a rien, il ne peut pas plaider en Cour de Maurice. Il ne sert à rien aussi de payer une fortune un avocat mauricien connu, un avocat peu renommé fera le même travail. 
 
J'ai  pris conscience  que si l'on veux aider la personne incarcérée, il faut se rendre sur place et avec l'aide de Joël et  Emmanuelle, les choses  avancent, ça donne des résultats. Mon conjoint grâce à leur persévérance, a bénéficié de l'annulation de la charge "trafiquant", les  choses pour lui se sont accélérées. Joël et Emmanuelle sont actuellement dans les démarches de son transfert. Ils ont même été lui rendre visite, ça met du baume au cœur de savoir qu'il n'est plus seul sans visite. Je sais maintenant qu'il est entre de bonnes mains et pour la première fois, lorsque je suis repartie pour la  France, je n'ai pas pleuré contrairement aux 3 autres fois où j'ai fondu en larmes. 
Je tiens à remercier du fond du cœur Joël et Emmanuelle qui font tout cela BÉNÉVOLEMENT, avec leurs tripes, leur cœur, et toute l'affection qu'ils ont en eux, toutes ces démarches sont uniquement  de leur poche et économie, ils ne reçoivent  aucune subvention, ni ne sont monnayés par qui que se soit, ils m'ont été d'une grande aide, je ne pourrais jamais assez les remercier pour ce qu’ils ont fait et ce qu'ils continuent de faire, ils ont une place énorme dans mon cœur, jamais je ne les oublierais. Un grand MERCI. 
 
Ceci  pour vous informer que pour vous battre ne dépensez pas votre énergie et votre argent ici en France, garder le pour rendre visite à la personne de votre famille incarcérée à Maurice, cela leur fera énormément de bien, je peux vous assurer que cela leur redonne du courage et de l'énergie  pour se relever et combattre. Ils ont besoin de votre visite pour tenir, ça leur enlève le stress accumulé et leur re donne de l'espoir.  
 
Ceci est mon histoire, ce que j'ai vécu la bas à Maurice durant mon séjour de 2 semaines.    
Marie-Ange Bourin conjointe de Tomas Pedraza incarcéré à l'ile Maurice,   victime du subutex

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