vendredi 1 mars 2013

« J’aimerais bien mourir auprès de ma famille », déclare Tomas Pedraza lors de son procès


Le procès intenté à Tomas Carlos Pedraza s’est achevé aujourd’hui (1er mars 2013) en Cour Suprême et le juge Benjamin Marie Joseph devrait rendre son verdict dans le courant de la semaine prochaine.

Le Parquet a informé le juge d’une réduction des charges initialement retenues contre l’accusé. Comme annoncé précédemment, soutenu par l’association AIDE – Assistance & Informations aux Détenus Etrangers, Mme. Marie-Ange Bourin a formulé une requête auprès du Directeur des Poursuites Publiques pour que soit considéré l’état de santé extrêmement précaire de son conjoint qui se trouve en fin de vie. 


« J’aimerais bien mourir auprès de ma famille », devait lancer Tomas Pedraza d’une voix que son cancer du larynx avait rendue faible et caverneuse. L’accusé est également porteur du VIH, ce qui lui vaut d’énormes difficultés en milieu hospitalier où le personnel craint sa séropositivité et son statut de prisonnier. Il a été admis à l’hôpital depuis le week-end dernier des suites d’une infection pulmonaire et a rejoint la prison à la veille de son audience du jour.
Répondant aux questions des avocats, il expliquait comment il fut approché par un dénommé Raffick, ressortissant mauricien de la région de Bobigny, qui lui proposa d’effectuer cette mission à Maurice pour un montant de 1 500 Euros. Avec ses problèmes financiers et son accoutumance à l’héroïne, il correspond au profil type des passeurs exploités en raison de leur vulnérabilité.



Les représentants de l’Etat appelés à la barre ont reconnu que Tomas Pedraza a collaboré à l’enquête de la police et que ses bonnes dispositions ont permis d’appréhender trois personnes soupçonnées d’être les commanditaires de ce convoyage. Il a lui-même admis qu’il connaissait à peine le dénommé Raffick qu’il avait rencontré quatre fois auparavant et qui lui avait payé sa consommation de drogue.
Son avocat, Me. Gavin Glover, a plaidé pour que la cour se montre clémente étant donné qu’il est en fin de vie. Il a aussi décliné les peines précédemment infligées aux autres accusés de Subutex pour demander que l’on tienne compte du fait que Tomas Pedraza n’est pas poursuivi comme un trafiquant de drogue mais seulement comme un convoyeur.

L’association AIDE – Assistance & Informations aux Détenus Etrangers s’associe à Mme. Marie-Ange Bourin qui exprime sa profonde gratitude au Directeur des Poursuites Publiques, Me. Satyajit Boolell. Commentant la démarche du DPP, Joël Toussaint, le président d’AIDE a déclaré : « Le geste du DPP relève peut-être de la compassion, mais je considère que sa portée va bien au-delà. Quand un procureur opte pour une réduction des charges dans des circonstances comme celles-là, il vient rappeler que la justice ne s’apparente pas à la vengeance et à l’acharnement. Ce rappel était sans doute nécessaire à nos auxiliaires et professionnels de justice pour qu’ils ne sombrent pas dans l’automatisme de certaines procédures, et évacuer ainsi des possibilités de faire évoluer la justice ».


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